2020, fin d’un cycle pour le rap français ?

La décen­nie 2010 qui s’achève emporte-t-elle avec elle la fin d’un cycle pour le rap français ? C’est la ques­tion que s’est posé le média Yard, le temps d’une con­férence par­tic­i­pa­tive ce jeu­di 16 janvier.

« 2010 comp­tait plus de 2000 pro­jets par­mi lesquels j’en retiens 15 grand max­i­mum. Sur ces 15, il ne s’ag­it que d’artistes qui ont apporté une nou­velle ten­dance au rap français. » Voilà le con­stat que dresse Lan­sky, jour­nal­iste pour Yard, dans le cadre de la deux­ième édi­tion de « En Y », une con­férence par­tic­i­pa­tive autour de l’avenir du rap, en parte­nar­i­at avec Rinse.

Aujour­d’hui, sur les dix pre­miers artistes les plus ven­dus dans l’Hexa­gone, cinq font par­tie de la sphère rap. La pop­u­lar­ité du rap aurait-elle ten­dance à sim­pli­fi­er l’essence de ce genre musi­cal ? Lorsque l’on voit le rap en tête des ventes physiques et des plate­forme de stream­ing, on peut se deman­der si ce suc­cès ne pousserait pas les artistes à pro­duire des titres « com­mer­ci­aux » pour répon­dre à une demande d’un pub­lic qui s’élargit de plus en plus.

Pour des raisons économiques, les maisons de dis­ques sur­fent sur les ten­dances. Cha­cune est à la recherche de son nou­veau Koba la D ou de son Gam­bi pour ven­dre. On con­state même que les artistes qui veu­lent com­mencer dans le rap n’hésitent pas à cal­quer les codes de gen­res musi­caux « qui marchent » pour réus­sir plutôt que ten­ter de sor­tir du lot. 

L’idée d’un « moule »

« Est-ce que cette idée de fin de cycle ne viendrait pas des rappeurs eux-mêmes qui, par flemme, se met­tent dans un moule ? » inter­vient alors Dolores Bakela, jour­nal­iste chez Yard, pen­dant la con­férence. Flemme artis­tique ou d’une démarche com­mer­ciale, dans les deux cas, l’avenir du rap est com­pro­mis s’il suit cette méth­ode de calque, car très peu de rappeurs peu­vent lancer des ten­dances en ayant un pub­lic qui les suive. 

Pour autant, cer­tains artistes per­me­t­tent, heureuse­ment, de nuancer ce con­stat plutôt fatal­iste. Des rappeurs comme PNL ou Jul ont su impos­er leurs styles et sont aujourd’hui en tête des ventes. Il faut donc bien faire la dif­férence entre cycle créatif et cycle com­mer­cial. D’autant plus que ce con­stat d’essoufflement n’est, en réal­ité, pas nou­veau et adapt­able à chaque décen­nie, mais aus­si à chaque genre comme le rock et elec­tro,… 

À voir donc, ce que la décen­nie 2020 réserve en terme de nou­veauté et d’originalité dans les pro­duc­tions. Et com­ment les rappeurs vont chercher à se renou­vel­er pour échap­per à une las­si­tude vis-à-vis de ce genre musical.

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