SINGLE : LE DROIT DE CHANTER, OXMO PUCCINO

Le 26 Août 2019, le rappeur parisien Oxmo Puc­ci­no révélait le troisième extrait de son nou­v­el album La Nuit du Réveil. Le droit de chanter, ode à l’é­man­ci­pa­tion par la musique aux airs de balade folk, fut donc pub­liée sur la chaîne musi­cale Col­ors, sur Youtube. 

Cov­er de La nuit de réveil.

Oxmo, aka OX, rappe avec sa non­cha­lance habituelle un texte puis­sant, au flow calme et chan­tant, accom­pa­g­né d’une ligne de gui­tare acous­tique, com­posée par le musi­cien Edouard Ardan. Le lien du rappeur avec la chan­son française est frap­pant : des mots forts et un refrain chan­té par celui que l’on surnomme le Jacques Brel du Hip-Hop. Oxmo trans­met dans ce morceau son expéri­ence en tant qu’artiste, et chante l’é­man­ci­pa­tion d’un quarti­er défa­vorisé par la musique. La dimen­sion sociale de son œuvre, présente dès son pre­mier album, Opéra Puc­ci­no (l’in­ter­lude Peu de gens le savent en est un par­fait exem­ple) est à nou­veau au ren­dez-vous. L’artiste prône l’ou­ver­ture et la tolérance, n’hési­tant pas à dénon­cer la mis­ère et les dis­par­ités sociales. S’en étant en par­tie affranchi grâce à son art, Oxmo sem­ble tout de même faire face à une cer­taine dis­crim­i­na­tion. Tan­tôt dans ce que l’on devine être une par­tie de la société n’ac­cor­dant pas ou peu d’im­por­tance au rap, tan­tôt dans le milieu du Hip-Hop lui-même, par­fois enclin à cer­tains codes que cer­tains perçoivent comme obligatoires.

« On par­le pas bien français et les stades rem­plis qu’on fait, nos fans seuls com­plices, aus­si loin qu’on puisse »

« Moqué car j’évite les gros mots, ça nique des mères mais craint le mot « homo » »

OX use alors de nom­breuses comparaisons/métaphores, afin d’ap­puy­er son pro­pos. Son style d’écri­t­ure recon­naiss­able par­mi tous, imprégné de chan­son et de poésie, lui per­met de pro­fondé­ment nous touch­er, nous tirail­lant alors entre ses pro­pos incisifs, et une par­ti­tion de gui­tare tout à fait remar­quable. De sim­ples claque­ments de doigts et cym­bales vien­nent ryth­mer le sin­gle, parsemés de cuiv­res et de chœurs, lais­sant à l’artiste une pre­mière piste aérée et tran­quille, à la fois col­orée mais mesurée. La sec­tion instru­men­tale donne alors un impact évi­dent à un texte pro­fond et engagé, lyrique et somptueux, jusqu’au « dénoue­ment final », après un dernier refrain. 

« Ma rime, une femme jugée à sa jupe[…] »

« Sans per­mis­sion, guérir les âmes, c’est mon ambition »

Le rappeur parisien livre alors un titre fort et per­son­nel, empreint de sa pro­pre expéri­ence. La musi­cal­ité et la maîtrise du pro­pos font la richesse et la force de ce sin­gle, qui nous trans­porte et nous fait vibr­er du début à la fin. Le droit de chanter fig­ure alors par­mi les plus beaux morceaux d’Ox­mo Puc­ci­no, et les meilleurs de son nou­v­el album, La Nuit du Réveil, paru le 6 Septembre. 

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