Eminem — Music to Be Murdered For

Eminem — Music to Be Mur­dered By For

Le neu­vième album d’Em­inem Music to be Mur­dered By, est un suc­cès com­mer­cial toni­tru­ant. Véri­ta­ble légende vivante du rap, Mar­shall a cepen­dant per­du Shady, et ça se ressent. 

Avant de tir­er à balles réelles sur celui que je con­sid­ère le GOAT du Rap US, prenons le temps de nous pencher sur les côtés posi­tifs de l’al­bum n°1 dans plus de 15 pays.


L’ouverture 

Pour moi, l’ou­ver­ture dans tous ses sens car­ac­térise la force de cet album. Recon­nu pour sa plume iné­galée, l’artiste de Detroit a su met­tre ça sur le côté afin de se con­cen­tr­er sur les invités et sa par­tie dans ses fea­tur­ings. On y retrou­ve donc Young M.A, Don Toliv­er, Juice WRLD, Anderson.Paak, Royce da 5′9″ (ENFIN!), Q‑Tip, Sky­lar Grey et… Ed Sheer­an. Pour ne citer qu’eux. Et le moins qu’on puisse dire, si on exclue le dernier cité, c’est que ça marche ! Eminem ne prend pas de place prépondérante dans le morceau comme il le fai­sait à une époque, et donne lieu à de bons moments, un équili­bre s’in­stalle, tu bouges la tête et tu kiffes.

L’ai­sance de Young M.A, l’hom­mage à Juice WRLD, la mas­ter­class de Don Toliv­er, les flows de Paak… Si on rajoute Em dessus, on s’at­tend à de la qual­ité, et on n’est pas déçu. Une men­tion spé­ciale à la griffe de Royce, dont ses quelques mesures m’ont rap­pelé à quel point le duo Bad Meets Evil était bon. Il m’a fait appréci­er l’al­bum encore plus par sa seule présence et son flow (s/o Théo). On peut toute­fois trou­ver pas mal de prob­lèmes dans ses feats, que j’abor­derai plus tard. L’ensem­ble est toute­fois vrai­ment bon et les prods sont à la hau­teur, à écouter !

Les trois pre­miers morceaux de l’al­bum avant l’in­ter­lude d’Al­fred Hitch­cock sig­nent une bonne entrée en matière, et me ras­sur­ais quand à la suite de l’al­bum. « Unac­com­mo­dat­ing » ain­si que « You Gon » Learn » , bien étant dif­férentes, mais très agréables à écouter, pour les raisons citées juste au dessus.
« Pre­mo­ni­tion », l’in­tro de l’al­bum, est d’un tout autre niveau. La pre­mière chose qu’on entend, ce sont les cris étouf­fés d’un femme, puis d’une lame qui tranche sa gorge. Shady mar­monne, et on s’at­tend a du sale dès que la mélodie s’ar­rête. Slim Shady prend le mic et démarre un cou­plet qui dur­era jusqu’à 2 min­utes 42. Et hon­nête­ment, quand Slim a une prod où il est capa­ble de s’im­prégn­er de l’am­biance, il ne rate jamais la cible (RIP Kobe). Mul­ti­ples flows, crescen­do, place­ments com­plex­es et plume de b******, la pré­mo­ni­tion est le meilleur son « hands down » de l’album. 

« Bitch, if I was as half as good as I was
I’m still twice as good as you’ll ever be
Only way that you’re ahead of me’s alphabetically
« Cause if you diss me I’m com­ing after you like the let­ter V »
Clas­sic line, 10/10

« No won­der you’re mad, now I’m
Look­ing at them plaques, count ’em (Yeah)
I’m LL Cool J, Big­ger and Def­fer, that’s how come (Uh)
I sell like four mil » when I put out a bad album (What?) »
Intéres­sant… ?/10

L’histoire se répète 

La pré­mo­ni­tion était de mau­vais augure. Alfred Hitch­cock nous par­le, et clôt la pre­mière inter­lude, s’en­suit « Those Kin­da Nights » avec Ed Sheer­an. Yikes. Beau­coup d’ap­préhen­sion et le son n’est pas une réus­site, il n’y pas d’alchimie, la pro­duc­tion est assez spé­ciale et ni l’un ni l’autre ne s’y habitue, si bien qu’elle est coupée lors des refrains d’Ed Sheer­an. Cela n’ap­porte aucune plus-val­ue et nous mon­tre qu’Em n’ap­prend pas de ses erreurs, et qu’il les répète. Un échec, qui est suivi du peu inspi­rant « In too deep », qui n’au­rais pas marché 10 ans plus tôt non plus. En réé­coutant Revival, que je préfère à MTBMB, je retrou­ve les mêmes défauts, voire pire.

Em sem­blait avoir choisi de rester fidèle à lui même grâce à Kamikaze,  mais on sent qu’il est tou­jours hési­tant, qu’il a peu d’in­spi­ra­tion autour de lui. Mar­shall avait besoin d’une véri­ta­ble D.A. et non pas les inter­ludes « Alfred » qui n’ont rien a voir avec le pro­jet si ce n’est qu’avec le nom et la pochette. Em a provo­qué la polémique pen­dant pra­tique­ment deux décen­nies et s’est mon­tré intouch­able pen­dant ses grandes heures de gloire. La seule dont on par­le c’est sa mesure, que je n’in­té­gr­erai pas ici, con­cer­nant la fusil­lade de Man­ches­ter. Il a été un des pre­miers à don­ner et soutenir publique­ment le pub­lic et Ari­ana Grande. La chute est abrupte pour un album qui a un nom à don­ner froid dans le dos, avec une intro de cet acabit.

Je dif­féren­cie les trois chan­sons suiv­antes de celles qui vont les suiv­re, car elles ne sont pas spé­ciale­ment mau­vais­es, c’est juste qu’Eminem a déjà réal­isé des sons sim­i­laires et de meilleures qual­ité. Moyen­nement sat­is­fait, la suite fait déchanter.
Après plus d’une douzaine d’é­coutes com­plètes, je n’ar­rive plus à écouter les morceaux de 10 à 15. C’est de loin ce qui fait plonger l’al­bum, cet enchaîne­ment chao­tique n’a qua­si­ment aucune zone lumineuse. Sans aller dans les détails, les pro­duc­tions sont de loin les pires que j’ai pu enten­dre sur un album aus­si vendeur. Em en rajoute et part dans des con­cepts insup­port­a­bles. En tant que fan, c’est dif­fi­cile d’en parler.

Aube ou Crépuscule

Qua­tre derniers sons nous sépar­ent de l’outro et on repart sur de bonnes bases, avec un Anderson.Paak com­plète­ment relâché, ce qui con­traste avec Em qui lâche un bon cou­plet: ce morceau est cli­vant. Soit tu aimes, soit non. C’est un point posi­tif dans un album si con­trasté et ici la prod est excel­lente pour les deux artistes. « Farewell » est très anec­do­tique et moyen, mais le fea­tur­ing avec Don Toliv­er est un véri­ta­ble coup de cœur. L’artiste effer­ves­cent du moment nous per­met d’avoir un refrain excel­lent, sub­limé par la prod et Slim. Vrai­ment une bouf­fée d’air dans ce pro­jet. « I Will » est intéres­sant mais la prod n’est pas actuelle, peu d’am­biances, pas d’alchimie et des artistes peu inspirés à l’ex­cep­tion de Royce qui découpe une fois encore.

Dans l’ensem­ble, l’al­bum est très con­trasté, avec deux sons de très bonne qual­ité, mais un corps qui est vide de sens et d’in­spi­ra­tion pour un album de con­fir­ma­tion de son retour en forme. On ressent que son envi­ron­nement ne l’in­spire plus, qu’il est encore capa­ble d’éclairs de génie comme de faire les pires déci­sions artis­tiques dans les morceaux suiv­ants. Dans le Jeu depuis près de 25 ans, Shady doit se renou­vel­er, doit avoir un objec­tif pré­cis, un entourage inspi­rant. Pour une énième fois dans sa vie, Shady doit voir la lumière avant le cré­pus­cule de sa carrière.

« I sell like four mil » when I put out a bad album (What?) »
Just because you can, does­n’t mean you should.

Music to be Mur­dered By devait être un album som­bre et vio­lent, comme le titre l’insin­ue, il n’est cepen­dant qu’un réc­i­tal d’ex­péri­men­ta­tion peu inspirée. Le tal­ent qu’il a sauve cet album d’être une cat­a­stro­phe, on restera à l’af­fût d’un retour à la « Kamikaze ». Je remer­cie cet album, qui m’a don­né envie de réé­couter les clas­siques de Bad Meets Evil.
Vous aus­si, faites vous plaisir.

F0X

 

 

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