Arte nous emmène dans le nouvel Atlanta avec « Lost in Traplanta »

La nou­velle web-série d’Arte, disponible depuis le 11 octo­bre sur Arte.tv, offre une plongée dans les entrailles musi­cales d’At­lanta. À mi-chemin entre fic­tion et doc­u­men­taire, les dix épisodes de 7 min­utes 30 de « Lost In Tra­plan­ta » suiv­ent un Français qui, à la recherche du groupe Out­Kast, décou­vre les habi­tants et l’u­nivers unique de la nou­velle cap­i­tale du rap.

Lar­ry est un Français un peu étour­di, vis­i­ble­ment instal­lé depuis peu à Atlanta (ATL). Il con­naît mal la ville et sa cul­ture sin­gulière, ce que lui reproche sa petite amie Des­tiny, Atlanti­enne de souche. Elle le largue dès l’ou­ver­ture de la série, mais lui laisse une occa­sion de la séduire à nou­veau: il doit retrou­ver et reformer Out­Kast, le duo emblé­ma­tique de ATL, en pause dans leur car­rière depuis plus de dix ans et caché quelque part en ville. Vêtu de son hood­ie rouge et de son imper beige d’en­quê­teur, Lar­ry part con­fi­ant à la ren­con­tre de ceux et celles qui ont un jour croisé la route d’An­dré 3000 et Big Boi, les deux rappeurs d’OutKast.

Du Dirty South à la Trap Music, l’én­ergie sin­gulière d’Atlanta

Bien enten­du, rien ne se passe comme prévu. Volon­taire mais dis­trait et igno­rant, Lar­ry décou­vre vite qu’en une décen­nie, Atlanta a vu la nais­sance de la trap et s’est propul­sée au rang de cap­i­tale mon­di­ale du rap. Si tout le monde sur place con­naît Out­Kast, le groupe qui « a mis Atlanta sur la carte du monde », comme l’af­firme un homme ren­con­tré dans la rue, la nou­velle généra­tion ne jure plus par le rap tein­té de funk du groupe mais par la trap som­bre et min­i­mal­iste de Guc­ci Mane et Migos. Un genre de rap directe­ment inspiré d’un mode de vie qu’on retrou­ve sou­vent évo­qué dans les paroles, celui des trafi­quants de drogue.

Dès lors, André 3000 et Big Boi ne sont plus qu’un pré­texte pour abor­der l’his­toire et la cul­ture d’ATL dans laque­lle Lar­ry se retrou­ve immergé, entre trap, funk et fan­fare. Des stu­dios aux clubs de strip-tease en pas­sant par une bou­tique de gril­lz ou une église, le Français inter­roge les habi­tants et les acteurs de la scène atlanti­enne, des plus anciens aux nou­veaux, afin de com­pren­dre com­ment la cap­i­tale de la Géorgie, longtemps con­sid­érée comme un out­sider sur l’échiquier du rap US, est dev­enue le berceau tout d’abord du Dirty South d’OutKast puis de la Trap Music. Cha­cun sem­ble soutenir la même vérité, celle qu’OutKast procla­mait déjà dans les années 90: « le Sud a quelque chose à dire ».

Entre réal­ité et fiction

Présen­té comme un doc­u­men­taire, Lost In Tra­plan­ta est en réal­ité hybride. Le pro­gramme alterne inter­views menées par Lar­ry aka Kody Kim, ren­con­tres dans la rue, et voix off assurée par un cer­tain Rap God, qui se présente comme le Dieu chargé du rap. Ce mélange de gen­res déroute, en témoigne les prix con­tra­dic­toires que la web-série a rem­porté, celui de la caté­gorie « Fic­tion » au fes­ti­val de La Rochelle et celui de la caté­gorie « Non-fic­tion » au WebFest de Berlin. Ces vic­toires mon­trent pour­tant que le résul­tat est pour­tant bien équili­bré.
Si le con­tenu est dense, le réal­isa­teur Math­ieu Rochet, étant lui-même DJ et ama­teur bien ren­seigné de rap, le sto­ry­telling reste flu­ide et ne perd jamais son énergie. La per­son­nal­ité de Lar­ry, et donc le tal­ent de Kody Kim, y est pour beau­coup. Son inno­cence et sa mal­adresse, en décalage avec ce monde d’At­lanta, le ren­dent attachant et drôle, ryth­mant ses déam­bu­la­tions tout en gar­dant un pro­pos per­ti­nent. « Kody Kim a cette capac­ité de se met­tre en retrait pour sincère­ment écouter ce que les gens ont à lui dire, sans jamais cess­er de jouer et d’incarner son per­son­nage », résume le réalisateur.

Suiv­ez le lien suiv­ant pour voir la série et décou­vrir si Lar­ry s’habitue à la vie d’ATL et parvient ou non à devenir so fresh and so clean.

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