Ashe livre la Ashe Tape Vol. 2

En 2019, Lyon­zon s’est imposé comme l’un des groupes les plus pro­duc­tifs de la scène rap française. Et si les Lyon­nais ont sor­ti presque autant de sons que Jul cette année, c’est en par­tie grâce à Ashe qui en est déjà à son troisième pro­jet de l’an­née avec le vol­ume 2 de la « Ashe Tape ».

Ce pro­jet, même s’il arrive après le vol­ume 1 et l’ex­cel­lent « FreeSplash », fait office de carte de vis­ite dans l’u­nivers bien par­ti­c­uli­er de l’artiste. Cette mix­tape se découpe en deux par­ties: le début se car­ac­térise par des sons très som­bres notam­ment dans le choix des prods qui pour la plu­part ont été réal­isées par GG. La deux­ième par­tie inclut les fea­tur­ings et donne lieu à un mélange de sonorités très intéres­santes avec un morceau sur­prise à la fin.

Dans les thèmes, on peut sen­tir que les paroles sont vraies. Comme il le dit lui-même, il ne par­lera jamais de ce qu’il n’a pas fait. Ain­si ses textes abor­dent la vente de stup, la prison qu’il a con­nu pen­dant plusieurs années mais aus­si la drogue et l’ar­gent, le tout abor­dé avec style mar­qué par l’egotrip.

Ashe en con­cert avec Lyonzon

On sent dans ce pro­jet l’énorme influ­ence de la UK Drill notam­ment avec le morceau « Drill » avec Gouap à la prod qui est emblé­ma­tique de l’i­den­tité musi­cale de Lyon­zon. Le morceau « Affaires » est lui l’un des plus intéres­sant au niveau de la prod avec le piano qui donne une légère mélodie qui accom­pa­gne par­faite­ment la basse, le tout ryth­mé par un kick minimaliste.

Le seul reproche à faire dans cette pre­mière par­tie, c’est sûre­ment son homogénéité par­fois un peu pesante. Le flow d’Ashe se répète et les prods se ressem­blent ce qui peut cliv­er les audi­teurs. Il aurait peut-être été plus intéres­sant de plac­er l’un des feats dans cette pre­mière par­tie du pro­jet pour le met­tre en valeur et vari­er un peu plus dans les sonorités car au final, c’est cette mix­ité apportée par les feats et les dif­férentes prods qui ren­dent le pro­jet aus­si bon. Par­mi les feats juste­ment, on retrou­ve Gouap Noma et Kpri pour Lyon­zon, Freeze Cor­leone et Slim C pour le 667 ain­si que JMK$ du Sum­mum Klan et Ruki du label 33Recordz. 

Beau­coup de rappeurs et surtout beau­coup de flows dif­férents qui don­nent une valeur ajoutée au pro­jet et s’ac­cor­dent plus ou moins bien avec le rap de Ashe. Le morceau avec Freeze est sûre­ment le plus som­bre de la tape: on retrou­ve le mem­bre du 667 avec un flow très posé qui va à mer­veille avec le cou­plet de Ashe. D’ailleurs le son a été clip­pé à Paris la semaine dernière à en croire les sto­ries Ins­ta des mem­bres de Lyon­zon et de la Secte. On notera aus­si l’ex­cel­lente col­lab­o­ra­tion avec Slim C et Kpri sur un des meilleurs sons du projet.

Le pro­jet se con­clue sur un morceau qui appa­raît comme un ovni dans la tape, un morceau à la Jul qui démon­tre à la fois l’ou­ver­ture musi­cale mais surtout la capac­ité à s’adapter de l’artiste lyonnais.

En résumé on peut dire que ce vol­ume 2 de la Ashe Tape mon­tre à quel point Ashe est un artiste poly­va­lent, qui manie par­faite­ment l’écri­t­ure et un flow qu’il est le seul à maîtris­er. Si Lyon­zon prend de l’am­pleur col­lec­tive­ment, on sur­veillera quand même l’évo­lu­tion de ses mem­bres en solo notam­ment Ashe qui a vrai­ment beau­coup à apporter au rap français.

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