Les fans l’attendaient, la nouvelle mixtape de Hatik – Chaise Pliante II – est là. Six mois après Chaise Pliante I, cette mixtape est différente de la première mais Hatik montre une fois de plus de quoi il est capable, entre morceaux chantants, textes sombres et kickage.
Versatile
Ce qui frappe lors de la première écoute de Chaise Pliante II c’est la grande diversité de sonorités. La mixtape s’ouvre avec « 2K », un titre dans lequel Hatik cite des grands noms du rap français tels que Rohff ou Niro.
« Jeunesse bercée par De Niro, ça refait le monde sur du Niro » (« 2K »)
Comme dans sa première mixtape Chaise Pliante I, sortie fin août 2019, les thèmes principaux abordés restent la rue, la débrouille pour s’en sortir et la quête d’argent. Mais Hatik prouve qu’il est capable d’autres choses en proposant des titres plus dansants comme « Vroum Vroum » ou encore « Je t’aime », qui se veut une véritable déclaration d’amour à toutes les femmes.
« Je t’aime que tu sois noire, blanche ou peau dorée, je t’aime, que tu sois voilée ou en mini-jupe, je t’aime, que tu sois fine, large ou colorée, que tu sois à l’usine ou dans les grandes études » (« Je t’aime »)
Dans cette mixtape, les femmes semblent avoir un rôle central, ce qui était moins le cas dans Chaise Pliante I. Dans le morceau « La meilleure », Hatik chante en compagnie de Jok’air dont la voix voluptueuse tranche avec celle de Hatik qui est plus brute. Le morceau « La meilleure » décrit une histoire d’amour heureuse qui fait beaucoup penser à « Angela », un des titres les plus dansants de Chaise Pliante I.
« T’es la plus belle de toutes mes musiques » (« La meilleure »)
Bien que le morceau soit agréable à entendre et bien écrit, Hatik ne laisse pas beaucoup de place à Jok’air qui intervient dans le morceau seulement 20 secondes. Pour autant, ce titre reste l’un des plus beaux de la mixtape.
« Viens on se taille, on va voir ailleurs, on va vivre une autre life, oublier nos malheurs » (« La meilleure »)
Mais toutes les histoires d’amour ne finissent pas bien. Avec « Adieu mon amour », Hatik exploite une autre facette de ce sentiment si particulier. Dans une interview pour le média rap Booska P, il dira que ce morceau est son préféré du projet. C’est d’ailleurs dans ce titre qu’il se dévoile le plus, sa voix semble même se briser à certains moments tant l’émotion est grande.
« Y a un avant nous et un après nous et cet avant-goût de nous me laisse un arrière-goût amer » (« Adieu mon amour »)
Featurings
Dans Chaise Pliante I, il n’y avait qu’un seul featuring, et pas n’importe lequel : Bosh pour le morceaux « Ouais mon reuf ». Avec cette nouvelle mixtape, Hatik partage son talent avec des rappeurs aux styles bien différents. On y retrouve Hornet La Frappe dans le titre « Binks », le rappeur italien Paky pour « Alpha », Jokair dans « La Meilleure » et enfin Médine dans le morceau « Baguette Magique ».
Cette diversité d’invités montre une fois de plus le talent de Hatik et il toujours intéressant de voir comment il se débrouille en feat.
Hatik ne change pas en fonction de l’autre rappeur et garde son style brut. C’est pour cela que le feat avec Paky est particulièrement bien réussi, car le rappeur italien a une manière de rapper vraiment énergique, très similaire à celle de Hatik.
« Je suis un patron, mets du respect sur mon ze-bla » ( « Alpha »)
Mais cela est aussi vrai pour le mélange entre les univers. Dans « Binks », par exemple, c’est Hornet qui ouvre le morceau et chante le refrain. Hatik est un peu plus effacé mais le morceau reste toutefois très bon.
Dans l’ensemble, les quatre featurings de la mixtape restent courts (comme mentionné plus haut avec Jokair). Hornet rappe environ 40 secondes et fait le refrain, quant à Paky son moment dure environ 30 secondes. Il n’y a qu’avec Médine que la durée est différente puisqu’il occupe presque la moitié du morceau « Baguette Magique » avec un temps de parole d’environ 1 min 20. Peut-être est-ce une façon d’honorer ce grand nom du rap français.
Une mixtape authentique et personnelle
Depuis ses débuts Hatik rappe la rue et la vie dans les cités. Bien loin de la glorification, il pose des yeux authentiques sur la réalité des quartiers, les difficultés mais aussi les moments de bonheur.
Dans son morceau « La rue », Hatik évoque des conflits :
« T’as du métal, on a du métal, on a des tals, on a détaillé et rien qu’on t’allume et toi tu détales » (« La rue »)
Mais dans « Encore », où on le retrouve plus énervé que jamais, on sent une réelle cohésion. Le clip a d’ailleurs été tourné dans la cité du rappeur, les Garennes à Guyancourt (78) et on le voit entouré d’une foule d’une vingtaine de personnes. Ce morceau s’inscrit dans l’authenticité de Hatik puisqu’il a de grandes similitudes avec les premiers freestyles Chaise Pliante notamment « Chaise Pliante Part.6 ».
« C’est nous les rois de la ville, c’est pas les keufs » (« Encore »)
Un autre sujet est souvent abordé dans Chaise Pliante II : la religion. Ce thème était moins présent dans la précédente mixtape. Hatik parle de l’importance de la religion dans un monde qui part en vrille. Il évoque les difficultés de vivre dans des quartiers et ce que ça implique en terme de mode de vie et de choix. Mode de vie immoral qui n’est pas toujours compatible avec la pratique de la religion.
« Mes frères font la salat mais sont pas parfaits, frigo vide et le coffre plein, ils remontent l’Espagne pas pour des clopes » (« 2K »)
Dans une interview accordée à Views, Hatik explique que la religion a une grande place dans sa vie :
« L’islam occupe une place majoritaire dans tout ce je fais dans tout ce qui peut sortir de ma bouche, dans ma musique »
« Cercle vicieux » est le morceau par excellence qui parle de la foi et du rapport à la foi. Ce son est très personnel, comme l’explique Hatik à Raphael Da Cruz pour Booska P :
« Heureusement qu’il y a eu l’islam à un moment donné »
Hatik voit dans la religion quelque chose à quoi se raccrocher quand tout va mal mais aussi une manière de rapprocher les gens entre eux pour apprendre à mieux s’écouter. Bien loin de faire du prosélytisme, le rappeur explique juste ce qu’il ressent et le bien que la religion lui fait.
« Un pêché de plus sur les épaules, faut que je frappe mon front sur le sol, je dis Bismillah dès le réveil, je suis fier de moi y a que de l’eau dans mon rre-ve, je vois mes cornes pousser dans le reflet » (« Cercle vicieux »)
Un rappeur en ébullition
Deux grands projets musicaux en moins d’un an, de nombreux interviews, Hatik est plus que jamais sous le feu des projecteurs. Mais le rappeur n’est pas prêt de s’arrêter. Il est en effet à l’affiche de la série Canal Validé, réalisée par Franck Gastambide. On vous en parlait déjà juste ici. Restez branché, la série débarque sur Canal le 20 mars prochain !