[Deutsche Qualität #8] : 257ers, au sommet du hip-hop allemand

Le rap alle­mand, c’est très vaste. On y trou­ve de tout, et preuve en est, ce Deutsche Qual­ität n°8 ne sera cer­taine­ment pas le dernier. Aujourd’hui, faisons lumière sur 257ers.

Comme Alli­ga­toah, ce groupe présente la par­tic­u­lar­ité d’être extrême­ment con­nu en Alle­magne, mais très peu à l’étranger. C’est d’ailleurs là le grand prob­lème du rap alle­mand : il peine encore à s’exporter, bien que la donne com­mence à changer.

Seule­ment voilà : out­re-Rhin, ce sont des rois. Les plus grandes salles et les fes­ti­vals les plus fréquen­tés s’ouvrent à eux sans l’ombre d’un prob­lème. Mais si un jeune alle­mand peut aujourd’hui trou­ver ça évi­dent, cette renom­mée a mis du temps à voir le jour.

Le groupe, com­posé de Schneezin, Mike et Keule (« mas­sue » en alle­mand), naît en 1997, mais en tant que col­lec­tif de graf­feurs. Rien à voir, donc, avec le hip-hop. Les trois las­cars sévis­sent dans les rues d’Essen, impor­tante ville de la Ruhr, dont le code postal reste inscrit sur leur cur­ricu­lum vitae : 45 257.

(pour les plus pas­sifs, le nom 257ers y fait une référence assez évidente)

Avec des débuts musi­caux en 2004 agré­men­tés de quelques mix­tapes, le groupe forge son iden­tité hip-hop. Le trio est sou­vent com­plété par un qua­trième mous­que­taire, Favorite, dont nous aurons sûre­ment l’occasion de par­ler à l’avenir. En 2009, le pre­mier album est en ligne : Hokus Pokus. On y retrou­ve de tout, mais surtout un pen­chant, déjà, pour l’électronique.

Les instrus son­nent très arti­fi­cielles, et si le groupe en est encore à ses bal­bu­tiements, cette mar­que là va lui rester gravée.

Naît aus­si, pen­dant cette péri­ode pré-fame, leur gim­mick : « Aak ». Évitez de vous deman­der pourquoi, car je l’ignore. Mais au début des années 2010, un sondage donne ce terme comme étant celui préféré des jeunes en Alle­magne. Beau­coup de références sont faîtes à cette ono­matopée , par exem­ple dans l’avant-dernier album où un morceau l’utilise comme Wort­spiel (jeu de mots) : « Akk & feel it ».

Un son plus que « com­mer­cial » sor­ti en 2019, qui reflète l’esprit d’un groupe qui, sans renier le rap, verse énor­mé­ment dans le hip-hop.

Depuis 2009, le groupe se mon­tre réguli­er : un album tous les 2 ans en moyenne, une sig­na­ture sur Self­made Records en 2012 et une qual­ité tou­jours au ren­dez-vous, expli­quant au pas­sage l’engouement sans faille des fans. Une con­ti­nu­ité certes, avec tout de même un apogée en 2016, année durant laque­lle sort le clas­sique Mikrokos­mos.

Mikrokosmos (Album) – Wikipedia

Avec des thèmes aus­si var­iés que l’écologie ou l’amour porté à la Hol­lande (« Holz » et « Hol­land », les deux plus grands tubes de l’album), 257ers s’impose réelle­ment comme une tête d’affiche du hip-hop alle­mand. Des rythmes dansants et par­fois très tech­nos, une musique acces­si­ble mêlant rap et chants, la recette est réussie et la may­on­naise prend définitivement.

Trois ans passent ensuite sans album, avant que 2019 n’en offre deux, ras­sasiant les fans pour la durée de la prochaine hiber­na­tion du trio. Alpa­ka et Abrakadabra sont assez proches dans la musi­cal­ité, bien que le pre­mier sem­ble plus doux que le sec­ond, qui surf sur un côté teuf assumé, comme dans « Sexdisko » :

Avec des feats sou­vent intéres­sants, (FiNCH ASOZiAL, K.I.Z, Cap­tain Jack, Alli­ga­toah entre autres), 257ers est un groupe par­fait pour s’intéresser au rap alle­mand. Une scène vouée à grandir, et qui regorge de tal­ents dont vous allez vite enten­dre par­ler sur Deutsche Qual­ität.

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